CĂ©lĂšbre et savoureuse, la Coquille est le trĂ©sor de la Baie de Saint-Brieuc. Elle se pĂȘche d'octobre Ă avril. DĂ©couvrez comment elle arrive de la mer Ă notre assiette ! Coquille Saint-Jacques Fiche d'identitĂ© Nom Pecten Maximus Lieu de vie zones littorales sablonneuses PĂ©riode de pĂȘche d'octobre Ă avril Taille minimale 10,2 cm pour la Baie de Saint-Brieuc Tonnage en 2018 3 025 tonnes de coquilles dĂ©barquĂ©es en criĂ©e de Saint-Quay-Portrieux DĂ©licieuse en carpaccio, en brochettes ou juste poĂȘlĂ©e dans du beurre ! Art et symbole Lâorigine de la coquille Saint-Jacques remonte Ă environ 570 millions dâannĂ©es. Depuis la prĂ©histoire, elle est Ă la fois symbole religieux, ornement ou monnaie dâĂ©change. Câest avec le pĂšlerinage de Saint-Jacques de Compostelle que la symbolique prend toute son importance. Les premiers pĂšlerins reviennent avec une coquille de pecten en souvenir de leur pĂ©riple, qui est aussi pratique puisquâils peuvent sâen servir pour se nourrir, se dĂ©saltĂ©rer et mendier durant leur symbole de piĂ©tĂ©, de fĂ©conditĂ© ou de chance, on la retrouve Ă partir de la Renaissance dans lâart et lâarchitecture. En Bretagne, elle est sculptĂ©e sur de nombreuses lucarnes et au-dessus des portes des maisons. La pĂȘche en Baie de Saint-Brieuc Un chalutier au large de Saint-Quay-Portrieux La pĂȘche en Baie de Saint-Brieuc La Baie de Saint-Brieuc est le principal gisement de coquilles Saint-Jacques en France. AutorisĂ©e seulement dâoctobre Ă avril, la pĂȘche est dĂ©sormais limitĂ©e Ă 45min 2 fois par semaine, mais ce ne fut pas toujours le cas Avant-guerre, la coquille se pĂȘchait Ă la voile, mais aprĂšs plusieurs hivers rudes, elle a presque disparue de la Baie. Dans les annĂ©es 1950, des pĂȘcheurs de praires retrouvĂšrent des coquilles Saint-Jacques dans leurs dragues la coquille Ă©tait de retour. AprĂšs des annĂ©es dâabsence, la demande a Ă©tĂ© trĂšs forte, et le nombre de bateaux pĂȘchant la coquille passe de 56 Ă 440 en 10 ans. La qualitĂ© du gisement est si bonne que des pĂȘcheurs viennent du FinistĂšre, du Morbihan et mĂȘme de des annĂ©es le gisement a Ă©tĂ© exploitĂ© sans relĂąche. Les premiĂšres rĂ©glementations apparaissent dans les annĂ©es 1970 nombres de licences, temps de pĂȘche et quotas, mais celles-ci ne sont toutefois pas suffisantes au dĂ©but des annĂ©es 1980, on pĂȘche 10 fois moins de coquilles quâen 1970. Les sorties se limitent dâabord Ă 4 jours par semaine, 6h par jour, puis 3h, puis 2h puis 1h. Aujourdâhui, la pĂȘche est raisonnĂ©e et les bateaux pĂȘchent 45min 2 fois par semaine. En 2016, 229 bateaux ont pĂȘchĂ© la coquille dont 104 Ă©taient basĂ©s Ă Saint-Quay-Portrieux. La pĂȘche Ă la Coquille Saint-Jacques est limitĂ©e dans le temps dâoctobre Ă avril, dans lâespace, et en effet, il existe plusieurs gisements de coquilles dans la Baie de Saint-Brieuc et au-delĂ . Ces gisements ne sont pas ouverts Ă la pĂȘche en mĂȘme temps, et certains sont soumis Ă des quotas. Ceux qui pĂȘchent sont aussi soumis Ă une rĂ©glementation taille du bateau, puissance du moteur, taille de la drague⊠Pour pĂȘcher la coquille, les chalutiers sont Ă©quipĂ©s de dragues armatures mĂ©talliques qui permettent de racler le fond marin et rĂ©cupĂ©rer les coquilles enfouies. Les mailles de ce filet mĂ©tallique sont de taille rĂ©glementĂ©e pour ne retenir que les plus professionnels pĂȘchent la coquille Saint-Jacques en plongĂ©e, une pĂȘche plus respectueuse des fonds marins, mais moins affaires maritimes, et parfois mĂȘme la gendarmerie, surveillent le bon dĂ©roulement de la pĂȘche par avion et hĂ©licoptĂšre. Une journĂ©e de pĂȘche Ă la Coquille Saint-Jacques LâĂ©quipage sort souvent de son lit 4h avant la marĂ©e. 1h aprĂšs, il embarque sur le chalutier qui met le cap sur le large selon le lieu de pĂȘche, il faut de 1 Ă 2h de le dĂ©but de la marĂ©e, il reste 4h pour tout faire, jusquâĂ la vente en criĂ©e. Un chalutier quitte le port Ă lâaube Un pĂȘcheur ressort la drague de lâeau DĂšs lâheure officielle de pĂȘche sonnĂ©e, les dragues sont immergĂ©es et tractĂ©es par le bateau pour ratisser le fond marin. En Baie de Saint-Brieuc, les anneaux des dragues font 97mm. Selon lâĂ©quipage, la densitĂ© de coquilles et la nature du fond, un trait dure environ 10 si les manĆuvres sont trĂšs rapides, le nombre de traits en quarante-cinq minutes est trĂšs rĂ©duit. Lâenjeu est de ramasser le maximum de coquilles en un minimum de temps. Lâagitation qui rĂšgne Ă bord durant la pĂȘche est parfois responsable dâaccidents. Sur le pont, pas une minute Ă perdre courir au treuil, remonter les dragues, les vider, les remettre Ă lâeau, trier les coquilles, rejeter les unes Ă lâeau, nettoyer et mettre les autres en sac. Et recommencer le ballet pendant les 45min autorisĂ©es. Afin de prĂ©server la ressource, toutes les coquilles infĂ©rieures Ă 10,2 cm sont directement rejetĂ©es en mer par les marins-pĂȘcheurs. Un pĂȘcheur trie les coquilles sur le pont 12h dĂ©barquement en criĂ©e Les sac de coquilles attendent dâĂȘtre dĂ©barquĂ©s FraĂźchement dĂ©barquĂ©es, les coquilles devront obligatoirement passer en criĂ©e oĂč elles seront soumises Ă un contrĂŽle de vente a lieu gĂ©nĂ©ralement 4 heures aprĂšs la pĂȘche en simultanĂ© dans les 2 criĂ©es des CĂŽtes dâArmor Erquy et Saint Quay Portrieux. Elle se fait en un temps record car elle est informatisĂ©e. La vente en criĂ©e est rĂ©servĂ©e aux professionnels, mais les particuliers peuvent y assister. Les ventes directes Ă un mareyeur ou un restaurateur sont interdites. Ă moins que le pĂȘcheur rachĂšte sa pĂȘche », autreparticularitĂ© de la pĂȘche costarmoricaine.
PÚlerinde Saint-Jacques-de-Compostelle avec sa besace, son bourdon à double pommeau et sa coquille Saint-Jacques fixée au chapeau, gravure de 1568. Un bourdon de pÚlerin (du bas latin burdo, « mulet », qui a pris le sens de « support », « bùton », par une métaphore fréquente liant un animal de bùt à un soutien [1]) est un long [2] bùton [2], [3] de marche, ferré à sa base
En baie de Saint-Brieuc, la coquille Saint-Jacques est reine. Câest ici que se trouve le plus prĂ©cieux gisement français du fruit de mer symbole des pĂšlerins de Compostelle. Pour prĂ©server la ressource, la pĂȘche est strictement rĂ©glementĂ©e. Olivier Regereau fait partie des rares coquilliers autorisĂ©s Ă y travailler. Il nous embarque Ă bord. Cap au large ! Textes Ămile Rabate Photo Thomas Louapre Les goĂ©lands crient au-dessus de nos tĂȘtes tandis que le bateau quitte le port dâErquy. Il est 9 heures. Un rayon de soleil se faufile entre les nuages. La mer est belle, observe Olivier en contournant la digue. Avec toutes les tempĂȘtes quâon a eues cet hiver, ça faisait un moment quâon ne lâavait pas vue aussi calme. Câest bien pour nous. Patron de la Route du Rhum le nom du bateau depuis 1996 et marin-pĂȘcheur depuis plus de trente ans, le gaillard rate rarement une occasion de sortir en mer. Surtout lorsquâil sâagit de pĂȘcher la Saint-Jacques Câest la ressource principale des bateaux Ă Erquy. Pour moi, ça reprĂ©sente environ la moitiĂ© de mon chiffre annuel. Ce nâest pourtant pas lui qui dĂ©cide quand il peut y aller. Sur ce gisement particulier, les coquilliers se plient aux dĂ©cisions du ComitĂ© dĂ©partemental des pĂȘches maritimes et des Ă©levages marins CDPMEM des CĂŽtes-dâArmor. Les conditions sont strictes quarante-cinq minutes de pĂȘche, deux fois par semaine, entre dĂ©but octobre et fin mars pour ne pas perturber la reproduction des saint-jacques. En cette journĂ©e de la mi-mars, le CDPMEM a ouvert un crĂ©neau entre 11 h 30 et 12 h 15. Deux jeunes hommes sâactivent sur le pont arriĂšre. Yoann, 23 ans, est le fils dâOlivier. EmmitouflĂ© dans sa combinaison jaune, il aide son pĂšre depuis plusieurs annĂ©es tout en apprenant le mĂ©tier. Il espĂšre bientĂŽt se mettre Ă son compte. Tout comme Jordan, 22 ans, dont dĂ©jĂ trois passĂ©s comme matelot embarquĂ©, qui livre son analyse Câest difficile de se lancer. Il faut un bon apport financier pour acheter un bateau. Et en plus, il faut ĂȘtre sĂ»r de rĂ©cupĂ©rer la licence, parce que le nombre est limitĂ©. Seulement 225 bateaux ont le permis Saint-Jacques dans la baie. Le CDPMEM nâen dĂ©livre pas de nouveaux. Pour lâobtenir Ă leur tour, les jeunes doivent miser sur des dĂ©parts Ă la retraite. En route vers le gisement, Olivier en profite pour relever ses casiers. Quelques homards se sont pris au piĂšge. Des tourteaux trop petits sont rejetĂ©s Ă lâeau. âFaut pas sâen tenir quâaux coquilles, sinon on a du mal Ă joindre les deux bouts. Lâheure tourne. BientĂŽt 11 h 30. LâĂ©quipage mange un bout de fromage pour se donner des forces. Yoann et Jordan vĂ©rifient les deux dragues, ces grands filets mĂ©talliques qui vont racler le fond comme un gros rĂąteau pour rĂ©colter les coquilles Saint-Jacques. Leurs anneaux fonctionnent comme un premier filtre. Cette annĂ©e, le CDPMEM a fixĂ© leur diamĂštre Ă 97 mm, contre 92 mm les annĂ©es passĂ©es, afin de limiter les prises trop petites. Pendant ce temps, les autres coquilliers arrivent sur la zone. Ils viennent dâErquy, Saint-Quay-Portrieux, Saint-Cast-le-Guildo, Paimpol ou Saint-Malo. A 11 h 30 pile, Olivier largue les dragues. Pas avant. Sinon on risque une amende. Si on dĂ©passe dâune ou deux minutes, on risque des jours de suspension. Au-delĂ de dix minutes, tu peux perdre ta licence. Les filets descendent Ă environ trente mĂštres, sur les fonds sablo-vaseux oĂč grandissent les saint-jacques. Olivier les traĂźnent derriĂšre le bateau pendant cinq minutes avant de les remonter. Chaque drague remonte gonflĂ©e de coquillages. Yoann et Jordan sâĂ©chinent Ă les faire tomber sur le pont dans un fracas assourdissant. Parfois des pierres et des poissons plats sortent dans le tas. Une petite lotte. On la mangera ce soir. SitĂŽt vides, les filets sont remis Ă lâeau. Pas une minute Ă perdre. En quarante-cinq minutes, la Route du Rhum rĂ©alise cinq fois lâopĂ©ration. Entre chaque levĂ©e, Yoann et Jordan se mettent Ă genoux dans les coquillages et commencent Ă les trier Ă lâaide dâune toise. Les prises de moins de 10,2 cm de diamĂštre sont remises Ă lâeau. Il faut en gĂ©nĂ©ral deux ou trois ans pour que les Saint-Jacques atteignent cette taille. Les coquilles bonnes Ă ramener sont ensuite nettoyĂ©es, dĂ©barrassĂ©es de leurs algues, triĂ©es, rincĂ©es et mises en sac. Le bateau rentre au port sur les coups de 13 h. Olivier confie toute sa cargaison aux employĂ©s de la criĂ©e. Verdict 450 kilos Ă la pesĂ©e. Moyen, grimace le patron. Normalement je fais plutĂŽt autour de 700. Mais bon, on est en fin de saison. Le quota collectif pour lâensemble des coquillers de la baie est plafonnĂ© Ă 3850 tonnes Ă lâannĂ©e. Il est dĂ©terminĂ© par lâInstitut français de recherche pour lâexploitation de la mer Ifremer qui entretient et surveille le gisement. Deux circuits de distribution sâouvrent alors pour les coquilles Saint-Jacques dâOlivier. Il rĂ©cupĂšre une moitiĂ© chez lui, quâil stocke dans des bassins Ă PlĂ©neuf-Val-AndrĂ©, avant de les vendre le week-end au marchĂ© de la Roche-sur-Yon. Lâautre moitiĂ© part en vente Ă la criĂ©e. Fini le temps de la voix, les achats se font dĂ©sormais par systĂšme informatique. Les grossistes viennent sâasseoir devant les Ă©crans dâune petite salle Ă lâĂ©tage des entrepĂŽts pour participer Ă la vente. Le lot dâOlivier est adjugĂ© Ă 2,02 euros le kilo aux Viviers-de-Saint-Marc, usine de transformation, restaurant et poissonnerie. Par camion ou en direct, chez le poissonnier ou dans un restaurant, les coquilles Saint-Jacques auront toutes la mĂȘme destination notre assiette. Celles de Saint-Brieuc sont rĂ©putĂ©es pour leur noix non coraillĂ©e, câest-Ă -dire sans appendice orange. Un dĂ©lice ! Lescoquilles Saint-Jacques Ă©taient utilisĂ©es comme rĂ©cipients pour ramasser et boire sur les cĂŽtes de la Galice, c'est pourquoi au Moyen Ăge, il est devenu habituel au Moyen Ăge de placer une coquille Saint-Jacques sur le bĂąton du pĂšlerin ou sur les vĂȘtements de pĂšlerinage. Saint-Jacques-de-Compostelle, en Espagne, comme signe que l'on avait vraiment atteint leurLes reprĂ©sentations de saint Jacques dans la statuaire sont, aussi diversifiĂ©es soient-elles, en gĂ©nĂ©ral aisĂ©ment reconnaissables. LâAPĂTRE ĂVANGELISATEUR est certes la plus ancienne reprĂ©sentation de saint Jacques 6. L'apĂŽtre est ici un vieillard majestueux, barbu, avec Ă la main le livre de la bonne nouvelle ou un rouleau de parchemin 3 ou au moins un phylactĂšre 5. Sur celui-ci peut ĂȘtre inscrit soit son nom, soit le troisiĂšme article du symbole des apĂŽtres 5. Il est vĂȘtu dâune longue tunique et a les pieds nus. Basilique Saint-Sernin de Toulouse et CathĂ©drale d'Arles LE MARTYR Ă partir du XIIIĂšme 6 chaque apĂŽtre est reprĂ©sentĂ© avec un attribut propre, en gĂ©nĂ©ral en rapport avec son martyre, celui de saint Jacques est le glaive puisquâil est mort dĂ©capitĂ©. Le livre tenu en main peut coexister. CathĂ©drale de Chartres, CathĂ©drale d'Amiens et Altenberger Dom d'Odenthal TRANSITION APĂTRE PĂLERIN La transition de l'Ă©vangĂ©lisateur au pĂšlerin s'opĂšre Ă partir du XIIIe siĂšcle 4. Au dĂ©but les attributs du pĂšlerin se rĂ©duisent au bourdon tenu dans une main tandis que le livre est tenu dans lâautre . Ăglise Santiago Ă Puente la Reina XIVe et Sacristie de de la CathĂ©drale de Bayonne fin XIIIe Jusquâau dĂ©but du XVIĂšme siĂšcle les reprĂ©sentations sont plutĂŽt hybrides des caractĂ©ristiques de lâapĂŽtre coexistent avec certains attributs du pĂšlerin 6 MusĂ©e des Augustins Ă Toulouse Ăglise Saint-Pierre Ă Bordeaux et MusĂ©e de la CathĂ©drale Ă Bayonne LE PĂLERIN A partir du XVIĂšme siĂšcle et plus tard, la dĂ©votion populaire reprĂ©sente de plus en plus saint Jacques en habits de pĂšlerin de ce temps 6 avec toutes ses caractĂ©ristiques vestimentaires la pĂšlerine, le chapeau Ă bords relevĂ©s frappĂ© de la coquille, la besace, le bourdon 2.Ensuite la contre-rĂ©forme et le baroque insistent Ă nouveau plus sur les caractĂšres de lâapĂŽtre en rĂ©duisant au minimum les signes du pĂšlerin 6.Saint Jacques avec des attributs de pĂšlerin est la forme la plus rĂ©pandue dans lâiconographie du saint. Metropolitan Museum of Art de New-York fin XVe et CathĂ©drale de Compostelle LE PĂLERIN MARTYR Il nâest pas rare que les attributs du pĂšlerin et le glaive du martyre de saint Jacques coexistent Portail de Notre-Dame de Paris ; CathĂ©drale de Aachen et Ăglise Saint-Jacques Ă Namur EN MAJESTĂ Nettement moins frĂ©quentes que les prĂ©cĂ©dentes, ces reprĂ©sentations ne sont cependant pas rares. Les attributs du saint sont variables de lâapĂŽtre, de lâapĂŽtre et pĂšlerin, et de lâapĂŽtre martyr Portail de la Gloire Ă Compostelle ; Portail de la CathĂ©drale d'Orense et Ăglise Sainte-Croix Ă Kayzerberg LE MATAMORE Cette reprĂ©sentation de saint Jacques en guerrier tueur des Maures remonte Ă son apparition supposĂ©e dans la bataille de Clavijo en 844. Saint Jacques devient le champion de la ReconquĂȘte contre l'ennemi musulman 6. Il est reprĂ©sentĂ© le plus souvent montĂ© sur un cheval blanc, tenant lâĂ©pĂ©e Ă la main et foulant au pied les corps des maures. Cette image du Matamore est rare en Europe hors d'Espagne. Il en existe une dans la collĂ©giale de Chimay et une dans l'Ă©glise Saint-Jacques d'Anvers. Elle est par contre frĂ©quente en AmĂ©rique latine. CathĂ©drale de Compostelle; Chapelle Santiago Ă Leon et MusĂ©e de la CathĂ©drale de Burgos AVEC DES FIDĂLES A SES PIEDS Saint Jacques est entourĂ©s de fidĂšles 6 qui se trouvent Ă ses pieds. Ils sont en gĂ©nĂ©ral en habits de pĂšlerin et de taille minuscule. Le saint peut les protĂ©ger, ou ĂȘtre honorĂ© par eux ; il peut aussi les bĂ©nir ou les couronner 4, 6, 9 . Ăglise Saint-Jacques de Bruges XVe ; Lubentiusstift Dietkirchen et CathĂ©drale Ă Villingen XIVe DONNANT L'ACCOLADE Exemplaire unique d'une statue saint Jacques ayant les deux bras articulĂ©s et tenant une Ă©pĂ©e dans la main droite pour donner l'accolade et armer le roi chevalier. Les rois de Castille et LĂ©on, Fernand III, Alphonse X, Alphonse XI et Henri II auraient Ă©tĂ© armĂ©s chevaliers par cette statue 7 MonastĂšre de Las Huelgas Reales Ă Burgos XIIIe EN PĂLERIN Ă CHEVAL La reprĂ©sentation de saint Jacques Ă cheval en PĂšlerin et non en matamore est rare. En dehors de celle d'Astorga, il y en aurait une autre Ă Vitoria 8 MusĂ©e des chemins Ă Astorga XVIII Ă GENOUX Ăgalement assez rare est la reprĂ©sentation de Saint Jacques priant Ă genoux. CathĂ©drale de Leon EN ĂVĂQUE La reprĂ©sentation de saint Jacques en habits dâĂ©vĂȘque est rare. Elle fait rĂ©fĂ©rence Ă la fonction de premier archevĂȘque attribuĂ©e au saint patron de lâEspagne. Ăglise Saint-MĂ©laine Ă Les Touches XVIIIe SANS AUCUN ATTRIBUT Excessivement rare Ăglise de la NativitĂ© de Vallica 1866 Rares sont donc les statues de saint Jacques qui ne sont pas facilement identifiables et qui pourraient prĂȘter Ă confusion. Il faut malgrĂ© tout se souvenir que saint Jacques nâest pas le seul saint Ă ĂȘtre reprĂ©sentĂ© avec les attributs du pĂšlerin. Le plus connu et trĂšs souvent reprĂ©sentĂ© est saint Roch, qui contrairement Ă ce que lâon croit souvent, nâest pas allĂ© Ă Compostelle mais bien en pĂšlerinage Ă Rome. Il est aisĂ©ment reconnaissable car il est toujours accompagnĂ© dâun chien et quâil montre en gĂ©nĂ©ral la plaie Ă sa cuisse. Sont en plus connus les saints Colomban et SĂ©bald, sainte Brigitte de SuĂšde en Allemagne 6, sainte Renelde Ă Saintes et saint Guidon Ă Anderlecht en Belgique et enfin, saint Josse aux Pays-Bas 6. Enfin, en Espagne, saint Emilianus, plus connu sous le nom de San MillĂĄn de la Cogolla,6, 8 et saint Isidore 8 sont aussi parfois reprĂ©sentĂ©s en matamore 1. 2. Conrad Philippe, La Figure de saint Jacques 3. 4. 5. 6. Steppe Lâiconographie de saint Jacques le Majeur Santiago, dans Coll., Santiago de Compostela, 1000 ans dâhistoire contemporaine, Europalia 85 España, CrĂ©dit Communal 1985, pp 129-153 7. Campell Marian, Lâiconographie de saint Jacques le Majeur Santiago, dans Coll., Santiago de Compostela, 1000 ans dâhistoire contemporaine, Europalia 85 España, CrĂ©dit Communal 1985, p. 408 8. Arrondo Eusebio Goigoechea, Le Chemin de Saint-Jacques, Editorial Everest, Leon, 1982, 9. Georges AndrĂ©, Le pĂšlerinage Ă Compostelle en Belgique et dans le Nord de la France suivi dâune Ă©tude sur lâIconographie de saint Jacques en Belgique, AcadĂ©mie Royale de Belgique, Palais des AcadĂ©mies, Bruxelles, 1971, p. 211.nueI.